A Noël, une amie m’a offert « Comme par magie » d’Elizabeth Gilbert. Il s’agit d’un guide sur le processus de création.

Ce livre m’a touchée et j’avais envie de vous en parler… et de vous le conseiller !

Présentation

Elizabeth Gilbert a écrit quelques livres, dont un best-seller que je n’ai pas lu : « Mange, prie, aime. »

Honnêtement, je n’avais jamais entendu parler d’elle. Elle est connue pour ses romans autobiographiques et ce n’est pas le genre de littérature dans lequel je plonge souvent. Mais au fil de mes discussions avec quelques personnes, je me suis rendue compte que l’autrice était célèbre. Elle a une vie artistique bien remplie, a vu un de ses films être adapté au cinéma.

Je n’avais pas vraiment d’a priori quand je me suis plongée dans la lecture de « Comme par magie. » Au début de l’année, je m’étais promis de lire quelques livres de développement personnel. Je ne sais pas si mon amie l’avait deviné quand elle m’a offert ce livre. Elle me l’a largement conseillé quand elle le lisait et semblait ravie par l’expérience. Néanmoins, je suis souvent méfiante face à ce genre de livres : je mets beaucoup de temps à les lire (trop à mon goût), je suis incapable de lire quoi que ce soit d’autre en même temps, et généralement je suis perplexe à la lecture.

Du coup, j’ai mis du temps avant de commencer ce livre, mais je ne m’attendais ni à quelque chose de désagréable, ni à l’expérience de ma vie.

Voir la création avec légèreté

Souvent, les articles et les livres sur la créativité nous annoncent que créer, c’est douloureux. C’est long, il faut énormément pratiquer pour s’améliorer et c’est souvent ingrat (l’autrice ne le nie pas). Quand on imagine un artiste, on voit une figure tragique qui souffre pour son art. Surtout quand on songe aux écrivains. Je ne sais pas si c’était le cas pour vous, mais quand on m’a présenté les auteurs des romans que j’étudiais en cours, j’apprenais fréquemment que ces gens avaient des comportements plutôt destructeurs.

Le point de vue d’Elizabeth Gilbert est le suivant : il faut éviter de chercher à coller à cette image tragique. La vie est déjà assez compliquée sans devoir en rajouter. Elle nous explique ses peurs, ses difficultés avec sa dépression, et nous invite à ne pas subir nos passions créatives comme des fardeaux. Si on aime écrire / composer / peindre, parfait, mais si ça nous fait énormément de mal et très peu de bien, peut-être faut-il abandonner ?

Une forme de spiritualité dans la création

« Comme par magie » parle beaucoup de spiritualité. Elle se demande si nos idées ne sont pas comme des petits esprits qui réclameraient de l’attention, avec plus ou moins de patience. L’image m’a plu et m’a fait réfléchir. Il est vrai que j’ai des notes sur des idées de récits sagement rangées dans une boîte. Je les observe rarement en me disant que je vais les exploiter, elles sont plutôt là pour que je me dise que oui, je peux avoir des idées. Certaines me parlent toujours, d’autres non, comme si elles seraient allées voir ailleurs.

Est-ce grave ? D’après Elizabeth Gilbert, pas du tout. Je tente de me laisser convaincre par son point de vue : c’est comme ça, et j’ai la chance de plus manquer de temps que d’idées. Et si je n’ai pas de nouvelle idée, qu’aucune des anciennes ne me parle, eh bien j’essaye de me dire que je peux patienter.

Je peux comprendre que voir la créativité comme une expérience magique peut déranger. Cependant, ça peut aider à s’en détacher si c’est nécessaire.

Prendre de la distance

Ce livre est une invitation à prendre de la distance avec la difficulté de créer.

Bien sûr qu’il y a des choses désagréables, des choses qui font peur quand on est un esprit créatif. Il y a la crainte de présenter son travail, la crainte du refus, la crainte des avis négatifs, la crainte de ne pas terminer son oeuvre, la crainte de ne plus aimer ce qu’on fait… C’est là, et on ne peut pas l’effacer. Par contre, on peut accueillir cette crainte et tenter de lui dire qu’on va créer quand même. Parce qu’on a envie, parce que ça fait du bien. S’éloigner des difficultés, ce n’est pas les ignorer. C’est changer la place qu’on leur accorde.

Ce n’est pas facile à faire (sincèrement, je vous dis ça mais il y a certaines de ces craintes qui me terrifient). Mais ça peut aider à avancer.

J’ai beaucoup aimé que l’autrice parle des problèmes et des peurs sans les effacer. En un sens, c’est rassurant et ça me semble plus crédible que de dire à quelqu’un que c’est stupide d’avoir peur, ou que « pour aller mieux il suffit de ne pas aller mal » (ce genre de phrase toute faite qu’on voit un peu trop dans les articles de développement personnel).

C’est pour cela que je vous recommande cette lecture. Ses conseils sont accessibles, ses anecdotes intéressantes. Et elle donne envie de créer.

Couverture de Comme par magie

Couverture de Comme par magie d’Elizabeth Gilbert

L’avez-vous lu ? Si oui, qu’est-ce que vous en avez pensé ?

Ce n’est pas le premier livre sur le processus de création que je vous conseille. Si ce genre de guides vous intéresse, n’hésitez pas à lire You’re Never Weird On the Internet (almost) par Felicia Day !